Comment motiver les seniors à manger plus de légumes?

Selon l’OMS, consommer suffisamment de légumes et varier leur origine réduit le risque d’un nombre considérable de maladies comme l’AVC, le diabète de type 2 ou certaines formes de cancer. Mais dans la pratique, ces objectifs quantitatif et qualitatif sont rarement atteints, tant en Europe qu’aux États-Unis.

D’où l’intérêt de cette étude conduite simultanément en France, en Italie et au Royaume-Uni et qui s’attache aux déterminants de la consommation de légumes chez la personne âgée. Plus spécifiquement, elle évalue chez 497 adultes de plus de 65 ans (187 en France, 152 en Italie et 158 au Royaume-Uni) les raisons, les comportements et les paramètres démographiques qui motivent les aînés à manger plus ou moins de légumes et/ou à en diversifier leur origine.

Trop peu de légumes et de variété

Le constat de cette étude est simple et sans surprise: dans tous les pays étudiés, la quantité de légumes consommés ne satisfait pas aux recommandations de l’OMS (au moins 2 à 3 portions de légumes par jour). Ce constat est valable aussi pour la variété, faible à cet âge, sans distinction entre les pays. Des résultats qui plaident donc pour mesures de sensibilisation et d’intervention dans cette tranche d’âge de la population.

Pour lever ces barrières de consommation, d’autres observations pertinentes ont été faites. La démographie et la dimension sociale se sont avérés des facteurs marquants. Les quantités et variétés de légumes consommés sont plus élevées chez les seniors les plus âgés, par rapport aux plus jeunes seniors. Le statut social intervient également: les seniors les plus aisés consomment davantage de légumes, mais n’en diversifient pas pour autant leur origine.

Des motivations variées

Dans la consommation des légumes, le fait de les aimer (ou de ne pas présenter de néophobie alimentaire à leur égard) s’avère aussi déterminant dans les quantités et/ou les variétés consommées, tout comme le fait d’aimer rompre avec la monotonie d’aliments trop familiers du quotidien. Leurs atouts pour la santé ne sont pas une motivation suffisante pour en consommer davantage, mais bien pour en augmenter la variété. Au Royaume-Uni seulement, les aînés accordent davantage d’attention à leurs bienfaits pour la santé.

Étonnamment, de plus grandes quantité et variété de légumes consommés sont davantage associées avec le fait de vivre dans le nord de l’Europe. Ainsi, les scores observés au Royaume-Uni sont supérieurs à la France et à l’Italie, mais les raisons de ces différences géographiques sont encore obscures.

En France, le statut social, le grand âge et une moindre néophobie déterminent clairement la consommation de légumes. En Italie, la variété des légumes consommés est aussi associée à leur prix et leur simplicité de préparation. Autant d’éléments prédictifs qui peuvent contribuer à améliorer les résultats des mesures sanitaires à mettre en œuvre auprès de cette population…

 

Pour tout savoir sur les enjeux de l’alimentation du bien vieillir, consultez les comptes-rendus de notre Rencontre de 2012

Appleton K.M. et al., Nutrients, 2017, 9(9), 923.