L’arrondissement montréalais (Québec) a lancé ce projet pilote 0 déchet pour aider ses citoyens à réduire leur quantité de déchets à la source.
Inspiré d’initiatives menées en France, Rosemont-La Petite Patrie a lancé son Défi 0 déchet en septembre 2018. En 2 semaines seulement, l’arrondissement a reçu 600 candidatures. Cinquante foyers de profils variés en termes de composition, d’âge, de type de résidence ont finalement été sélectionnés. Emmanuelle, maman monoparentale d’un petit garçon de 6 ans fait partie des heureux élus. « J’avais déjà commencé à réfléchir aux solutions pour réduire ma production de déchets. Mais l’idée de faire la démarche en groupe et d’être guidée m’a tout de suite séduite » explique-t-elle.
Le 0 déchet: un véritable changement de comportement
Le mouvement 0 déchet ne vise pas l’élimination complète des déchets, mais plutôt la réduction de production de déchets à la source, grâce au changement des habitudes de vie.
Pour bâtir son programme, l’arrondissement s’est entouré d’expertes : Laure Caillot, du blog Lauraki, maman 0 déchet, Amélie Côté, consultante en gestion des matières résiduelles et Mélissa de La Fontaine, auteure du livre Tendre vers le 0 déchets.
Ensemble, ils ont défini les outils pour aider les 50 foyers pilotes à intégrer les changements nécessaires. En plus d’un Guide du participant, les participants ont ainsi pu bénéficier d’ateliers pratiques et d’un suivi personnalisé.
« Passer de l’épicerie traditionnelle à l’épicerie en vrac constitue un vrai défi en soi! L’atelier m’a donné les bases indispensables pour oser me lancer et pour réussir à intégrer ce changement dans ma routine » souligne Emmanuelle. Selon son expérience, la préparation est l’élément clé. « Ça commence par la préparation psychologique : je ne savais pas trop ce que j’allais pouvoir y trouver et encore moins comment ça fonctionnait concrètement » se souvient Emmanuelle. À cela s’ajoute la préparation des contenants, l’organisation de l’espace pour les stocker et la planification. « L’épicerie en vrac la plus proche est à 25 minutes à pied. Chaque semaine, j’organise donc mon horaire et mes trajets de manière à ce que j’ai le temps d’y faire un arrêt ».
Les participants ont pu participer à trois autres ateliers : utiliser ses déchets alimentaires, fabriquer ses produits ménagers et réaliser des produits cosmétiques maison.
Pas de retour en arrière possible
« C’est fascinant de voir tout ce qu’on peut faire avec des déchets alimentaires avant de les jeter au compost! » s’exclame Emmanuelle. « Maintenant, plutôt que de jeter des avocats trop mûrs, je les cuisine en pouding ou en muffins et je fais repousser des oignons verts ».
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Celle qui remplissait chaque semaine 2 gros sacs de recyclage a maintenant du mal à remplir seulement le quart d’un sac. Ce qui l’a le plus aidé? « Le vrac, sans aucun doute ».
Après 8 mois de programme, Emmanuelle se sent suffisamment outillée pour poursuivre la démarche toute seule. « Je ne peux plus revenir en arrière ». Elle est d’autant plus motivée que son petit garçon s’est pris au jeu, lui aussi. « On prépare sa boîte à lunch 0 déchets ensemble. Il a la chance de faire des activités à l’école aussi. Il est très sensibilisé à ces enjeux ». Maintenant qu’elle a bien intégré le vrac dans sa vie quotidienne, elle veut aller plus loin en trouvant des façons de diminuer encore plus ses déchets alimentaires.
Ses conseils pour se lancer dans une telle démarche? « Il ne faut pas y aller de manière radicale, mais plutôt se donner le temps de faire les changements, sans se mettre trop de pression. En fait, le mieux est de voir ça comme un jeu. Et c’est bien plus facile qu’on pense! ».
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