Le Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation 2019 prévoit une hausse du prix des aliments cette année, particulièrement des légumes.
Chaque année, les universités canadiennes Dalhousie et Guelph s’unissent pour estimer le coût du panier d’épicerie. 2019 devrait être marquée par une hausse des prix de 1,5% à 3,5%, notamment en raison du réchauffement climatique.
Une augmentation en flèche du prix des légumes
Les prix des légumes avaient déjà augmenté de 4% en 2018. Pour 2019, les universitaires estiment qu’une nouvelle hausse de 4% à 6% est à prévoir. En cause : le retour probable d’El Niño. En effet, ce phénomène de courants chauds inhabituels a un impact direct sur les conditions météorologiques. Donc sur les récoltes. Ainsi, tandis que l’Amérique du Sud et certains pays d’Asie devraient connaître des pluies abondantes, l’Amérique du Nord pourrait subir une pénurie d’eau. En conséquence : des récoltes perdues à cause d’inondations ou de sécheresse.
Cette hausse probable des prix intervient alors que le nouveau Guide alimentaire canadien encourage fortement la consommation d’aliments d’origine végétale. En se basant sur le Guide alimentaire en vigueur à l’époque de la rédaction du rapport, les auteurs estimaient déjà qu’une famille moyenne désirant suivre les recommandations devrait débourser 400$ de plus qu’en 2018. Avec les nouvelles recommandations, il est probable que le budget alimentaire de ces familles sera encore plus élevé.
Une « subvention fruits et légumes » pour les familles québécoises à faible revenu ?
Pour encourager la consommation de fruits et légumes auprès des familles à faible revenu, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) explore la piste de la subvention. La mesure actuellement étudiée consiste à remettre aux familles éligibles des coupons ou une carte prépayée échangeables contre des fruits et légumes frais, congelés ou en conserve. Le montant de la subvention a pour l’instant été fixé à 62 centimes par personne et par jour. Une famille de 4 personnes recevrait donc un coupon d’une valeur de 17,36$ par semaine.
À ce jour, l’INSPQ a analysé la faisabilité et l’acceptabilité d’une telle approche. Six groupes de discussions avec des ménages défavorisés ont été organisées dans les régions de Montréal et de Québec. Dans son rapport de janvier 2019, l’organisme rapporte que les populations ciblées adhèrent unanimement à la mesure. Si certains participants ont souligné que « le risque de stigmatisation était présent », ils considèrent toutefois que les bénéfices sont bien plus importants. Quant à la faisabilité, l’INSPQ rappelle l’importance de mettre en place un dispositif simple qui ne représente pas de surcoût pour les marchands.
Un projet pilote permettant d’estimer les effets d’une telle mesure devrait démarrer prochainement.
Seul le prix des viandes et des poissons et fruits de mer devraient diminuer en 2019. Une baisse que les auteurs expliquent par la demande fluctuante de la part des consommateurs, mais aussi par un inventaire élevé.
Quoi qu’il en soit, alors que les salaires peinent à augmenter, la hausse globale du coût des aliments constituera un fardeau important sur les épaules des consommateurs canadiens.
Ressources:
Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation 2019
Intervention pour augmenter la consommation de fruits et légumes: étude sur la faisabilité et l’acceptabilité de l’intervention – INSPQ, janvier 2019