Tout savoir sur le marché des légumes au Québec

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Le gouvernement du Québec publie deux rapports détaillés sur l’évolution de la production, du commerce et de la consommation des légumes frais et en serre.

Deux documents publiés par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) présentent l’évolution de 2006 à 2015 de l’industrie québécoise des légumes. Ces analyses décrivent en détail les particularités du Québec par rapport au marché canadien et nord-américain.

Les atouts du Québec pour la production des légumes de champ

Étant donné son climat nordique, le Canada concentre sa production sur une sélection de légumes et sur une période plus courte que ses voisins américains. Ce sont les provinces de l’Ontario et du Québec qui produisent la plus grande quantité de légumes au Canada pour le marché frais. Le Québec s’affiche comme le plus grand producteur des cultures canadiennes adaptées aux températures plus froides.

C’est aussi les terres noires riches en composés organiques qui font la qualité des sols québécois pour la production maraîchère. Plus de 70 espèces de légumes de champ y sont cultivées. La laitue, la carotte, l’oignon, le chou et le brocoli arrivent en tête.

Sur le marché canadien, la laitue, le céleri, le radis et l’oignon vert cultivés au Québec occupent plus de la moitié des ventes. De même, la culture les légumes crucifères ou brassicacées (brocoli, chou, chou-fleur, rutabaga) ainsi que celle du poivron et du concombre offre un bon rendement. En comparaison, l’Ontario qui profite d’un climat plus doux montre une meilleure productivité pour l’asperge, le melon et la tomate.

Un intérêt croissant pour la culture des légumes de serre

Durant la dernière décennie, on a constaté une expansion de la production canadienne en légumes de serre. Trois provinces se distinguent : l’Ontario avec 70 % des superficies en serre, la Colombie-Britannique (20 %) et le Québec (7 %). La majorité des exploitations du Canada cultivent trois légumes : la tomate, le poivron et le concombre.

Le Québec, quant à lui, est devenu le chef de file au Canada pour la culture de la laitue de serre. Celle-ci arrive au second rang après production de tomate de serre. Depuis quelques années, on observe une diversification des variétés avec l’offre de concombres, poivrons, fraises, aubergines, fines herbes etc.

De plus, les producteurs choisissent de cultiver des légumes de spécialité comme les tomates de couleur, les tomates cocktail et cerise, le mini concombre.

La production biologique en pleine expansion

Comme partout dans le monde, on note une augmentation régulière du marché biologique au Canada et au Québec. Cette croissance concerne surtout les fruits et les légumes. Le Québec fournit près d’un tiers de la production biologique domestique. L’importation, notamment américaine, demeure donc majoritaire dans ce secteur.

Cependant, l’environnement contrôlé de la culture en serre combiné à la rigueur du climat québécois peuvent limiter l’usage des pesticides. Ainsi, on prévoit un avenir prometteur aux entreprises du Québec ayant choisi de cultiver des légumes de serre biologiques.

Des lieux d’approvisionnement diversifiés pour les consommateurs

La production québécoise fournit plus de 90% des besoins de la population, surtout pendant la saison estivale. L’entreposage permet également d’allonger de plusieurs mois l’approvisionnement en légumes-racines, choux et courges d’hiver. Ainsi, de nombreux légumes sont importés l’hiver du marché américain pour répondre à la demande. La culture en serre permettant une production 9 mois par an devient une solution de plus en plus exploitée au Québec.

augmenter-consommation-legumes-europeLes regroupements de producteurs et les chaînes d’alimentation sont les principaux circuits de commercialisation des légumes au Québec. D’autres lieux de vente directe au consommateur, tels les fruiteries et les marchés publics offrent aussi une voie de commercialisation importante.

De plus, les kiosques à la ferme, l’autocueillette et l’agriculture soutenue par la communauté (ASC) avec le réseau des fermiers de famille d’Équiterre, représentent un secteur de vente de plus en plus développé, en particulier l’été.

La santé et l’environnement au cœur de l’industrie des légumes

La récente Politique gouvernementale de prévention en santé du Québec (2016) souhaite encourager la population à consommer davantage de fruits et légumes. Pour atteindre cet objectif, l’accessibilité à des légumes frais et variés auprès de nombreux consommateurs doit être améliorée.

Cela concerne surtout les déserts alimentaires urbains, les petites municipalités excentrées ainsi que certaines régions éloignées qui sont mal desservis. Les marchés publics et les circuits de ventes de proximité représentent une solution intéressante pour augmenter l’approvisionnement dans ces secteurs.

Par ailleurs, même si les consommateurs ont une perception positive des légumes, ils expriment des préoccupations quant à la qualité, la salubrité, la traçabilité et les résidus de pesticides des produits québécois.

Effectivement, la question environnementale concerne directement la culture des légumes frais. La majorité des producteurs maraîchers du Québec utilisent déjà un système de gestion des résidus végétaux après les récoltes. Ils contribuent ainsi à lutter contre le gaspillage alimentaire, un thème cher aux Québécois. En revanche, l’alimentation animale, le compostage, la vente de légumes imparfaits, les banques alimentaires restent encore des moyens de valorisation des déchets organiques à développer.

Ainsi, si le marché des légumes de champ et de serre, notamment en mode biologique, reste un secteur en pleine expansion au Québec, il doit s’adapter aux exigences sociétales en matière d’accessibilité, de santé et d’environnement.

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