Une alimentation durable est un enjeu mondial, mais aussi un acte à la portée de tous! Pour mieux comprendre ce que vous pouvez faire au quotidien et adopter les bons gestes, suivez le guide!
Inutile de se voiler la face! L’humanité se retrouve face à des enjeux où santé humaine et santé de la planète ne peuvent plus être vues distinctement. Les défis sont connus:
- produire durablement pour soutenir la croissance démographique mondiale et ralentir le réchauffement climatique;
- réduire le gaspillage alimentaire;
- Donner l’accès à une alimentation saine à tout un chacun pour préserver la santé.
Nos systèmes alimentaires (agriculture, élevage, pêche, production) actuels ont le potentiel pour soutenir à la fois la santé humaine et celle de la planète. Mais aujourd’hui, ils menacent les deux (voir figure 1).
Figure 1 - La modification des systèmes alimentaires est essentielle au développement durable(1)
En effet, les déséquilibres sont importants. D’une part, plus de 800 millions de personnes n’ont pas accès à une nourriture suffisante. Et d’autre part, près de 2 milliards d’individus à travers le monde sont en surpoids et surconsomment des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle.
Ces excès mobilisent d’importantes ressources naturelles et génèrent beaucoup de déchets, ce qui fragilise l’ensemble de l’écosystème mondial. Avec des conséquences bien connues: gaz à effet de serre, raréfaction des ressources, déforestation et… changement climatique.
Un changement est possible si nous devenons acteurs de notre alimentation
L’un des premiers enjeux à adresser est collectif. Il impose de repenser nos systèmes de production et d’amorcer une transition vers une alimentation plus végétale et plus durable.
Actuellement, le système d’agriculture mondial surproduit des céréales, des graisses et des sucres, alors que la production de fruits, légumes et protéines est insuffisante pour rencontrer les besoins nutritionnels de l’ensemble de la population (voir figure 2).
Figure 2 – Production globale versus consommation recommandée(3)
L’autre défi à relever est à la fois collectif et individuel: briser le cercle vicieux de la surconsommation. En effet, consommer plus de calories que nécessaire génère inutilement plus de gaz à effet de serre (GES).
La surconsommation alimentaire engendre souvent une plus grande sédentarité, qui fait davantage appel à l’utilisation des transports, contributeur majeur dans les émissions de GES. A l’opposé, la dégradation de l’environnement via les GES accroît l’insécurité alimentaire et la disponibilité de produits de base, tels que le poisson ou les fruits et légumes, en augmentant aussi leur coût. Ce qui rend alors plus rentable la production d’aliments transformés de moins bonne qualité nutritionnelle…
Mais cette situation n’est pas une fatalité. Des petits changements du quotidien peuvent rapidement faire une différence, à l’instar de la part du colibri!
Végétaliser notre assiette: une première étape facile à franchir
Pour adopter une alimentation plus durable, une alimentation à connotation plus végétale est le premier réflexe à adopter. Et bonne nouvelle: nous sommes sur la bonne voie!
La consommation de végétaux augmente aujourd’hui dans un monde de plus en plus flexitarien, porté notamment par les habitudes des nouvelles générations et une prise de conscience collective (voir figure 3). Mais également par une offre de produits végétaux qui se diversifie très vite et très largement, ce qui a un gros avantage: le CHOIX.
Cependant, nous n’avons pas encore atteint la consommation recommandée, en particulier pour les fruits et légumes.
Figure 3 – La consommation de fruits et légumes augmente mais reste inférieure aux recommandations(3)
Quel serait le gain de cette transition pour vous, nous et l’ensemble de la population? Les études scientifiques récentes tendent à démontrer qu’une alimentation végétale est LA solution pour nourrir les hommes en respectant la nature. Le bénéfice se mesure sur la gestion et l’entretien des terres et des océans, le contrôle des émissions de GES, ainsi que la couverture des besoins nutritionnels d’une population mondiale qui frôlera les 10 milliards d’individus d’ici à 2050. Les avantages sont également socio-économiques, car une alimentation végétale est plus résiliente.
À titre individuel, manger plus de végétaux (fruits, légumes, légumineuses, graines et fruits à coques et céréales complètes) permet également d’augmenter le nombre d’années de vie en bonne santé. Plus vous en consommez, plus vous réduisez le risque alimentaire d’être affecté au cours de votre vie par un certain nombre de maladies (obésité, diabète de type 2, hypertension, cancer,…). Et ce constat est universel à travers le monde (voir figure 4).
Figure 4 – Top 10 des facteurs de risque alimentaires(4)
Alimentation durable: mode d’emploi
Adopter une alimentation plus durable ne se résume bien sûr pas à consommer uniquement 5 fruits et légumes par jour et encore moins à se priver de viande rouge. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) donne une définition plus large de l’alimentation durable(4):
«Les régimes alimentaires durables sont des régimes alimentaires ayant de faibles conséquences sur l’environnement, qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations présentes et futures.
Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines»
En d’autres mots, une alimentation durable qui regroupe les conditions suivantes (3):
L’assiette idéale, elle ressemble à quoi?
Cette réponse a été apportée par des scientifiques en 2019. La Commission EAT-Lancet a travaillé pendant 3 ans sur ce débat(2). Leurs travaux ont conduit à formuler une «assiette» idéale, qui concilie nutrition et durabilité (voir figure 5).
La composante végétale y est abondante et variée (céréales complètes, légumes et fruits, légumineuses et fruits à coque représentent ensemble près de 850 g par jour). L’assiette EAT-Lancet contient relativement peu de produits animaux, mais n’est pas exclusivement végétale. Elle favorise les graisses insaturées aux graisses saturées, et limite les quantités de céréales raffinées, d’aliments ultra-transformés et de sucres ajoutés. C’est avant tout un moyen simple et visuel de composer vos repas!
Figure 5 – L’assiette idéale (2)