Montréal se donne comme objectif de réduire le gaspillage alimentaire de 50% d’ici 2025 et de tendre vers le 0 déchet d’ici 2030.
Coût du gaspillage alimentaire pour Montréal : 3,4 milliards $ par an
3 500$. C’est le coût annuel du gaspillage alimentaire pour une famille montréalaise. Au total, 3,4 milliards $ par an partent donc aux ordures. Selon différentes sources, environ le tiers pourrait être évité.
Le traitement des matières résiduelles s’est pourtant grandement amélioré depuis 2010. Les quantités de matières résiduelles, incluant les matières organiques, ont baissé de 8 % entre 2010 et 2018, tandis que la population augmentait de 6%. En 2015, 60% des matières résiduelles étaient enfouies. En 2018, près de 50% des matières résiduelles étaient récupérées et valorisées. Parmi elles, les matières organiques comptent seulement pour 26%. Les déchets alimentaires représentent donc un fort potentiel de récupération.
En 2016, Montréal signait la déclaration Advancing Towards Zero Waste dans le cadre du C40 Cities. La métropole montrait alors, comme Vancouver et Toronto, sa volonté de tendre vers le 0 déchets. En octobre dernier, l’équipe municipale déposait le plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025. Un document qui présente les stratégies et actions prioritaires qu’elle compte mettre en place pour atteindre son objectif.
Zéro déchet d’ici 2030
D’ici 2030, la métropole québécoise vise l’objectif ambitieux de détourner 85% des déchets résiduels de l’enfouissement. La Ville mise sur trois orientations stratégiques pour y parvenir: la réduction des déchets à la source, le compostage des matières organiques et la mobilisation des parties prenantes.
La Ville vise ainsi une réduction du gaspillage alimentaire de 50 % d’ici 2025. Un sujet auquel la population est sensible: 81% des Québécois se disent préoccupés par le gaspillage alimentaire. Il semble que dans ce domaine, beaucoup reste à faire. Les études montrent que près de la moitié du gaspillage alimentaire se fait à la maison. Pour autant, le tiers des québécois considère que c’est la restauration qui est majoritairement responsable.
En parallèle de la lutte contre le gaspillage alimentaire, des efforts considérables vont être mis en place pour optimiser la valorisation des matières organiques. La collecte des résidus alimentaires est actuellement seulement offerte aux immeubles de 8 logements et moins. Elle sera peu à peu étendue à l’ensemble du parc immobilier montréalais, ainsi que dans les institutions et le milieu scolaire. D’ici 2025, 100% des écoles devraient être équipées de bacs bruns.
À l’image de la France, les commerces se verront progressivement interdire de jeter de la nourriture aux ordures. Ils seront tenus de donner les produits invendus aux banques alimentaires ou de les mettre au compostage.
Ces objectifs ambitieux ne peuvent être atteints sans une modification des comportements de consommation de la population. La Ville a donc prévu des actions pour mobiliser les montréalais autour de cette transition écologique. Campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation devraient donc fleurir dans les prochains mois.
La métropole pourra également s’appuyer sur les nombreuses initiatives déjà mises en place par des organismes communautaires, commerçants ou citoyens.
Ressources
Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025 de Montréal