En raison de l'amélioration des pratiques de production agricole, la population mondiale a fortement augmenté au cours des 50 dernières années. Et cette tendance ne va pas s’arrêter! S’il est théoriquement possible de nourrir 10 milliards d’individus en 2050, ce défi ne sera réalisable qu’en combinant plusieurs approches pour réduire l’impact environnemental de nos systèmes alimentaires. Le détail avec le Prof. Wim de Vries, Université de Wageningen, Pays-Bas.
Une transformation radicale de nos systèmes alimentaires est nécessaire
Les régimes alimentaires actuels poussent la Terre au-delà de ses limites et sont source de maladies: ils sont une menace à la fois pour les gens et pour la planète. Le futur n’est pas réjouissant, surtout si rien ne change. Compte tenu de l’évolution attendue de la population et des habitudes alimentaires, la demande alimentaire mondiale devrait encore doubler d’ici 2050, ce qui affectera les intrants nécessaires en terres, en azote (N) et en phosphore (P) (et leurs pertes), ainsi que les émissions non intentionnelles de gaz à effet de serre (GES).
Les options permettant de réduire les impacts environnementaux du système alimentaire mondiale incluent une transition alimentaire vers des régimes plus riches en végétaux. Au-delà de la façon dont chacun s’alimente, les experts prônent aujourd’hui pour un changement radical dans les modes de production (arrêter de se concentrer sur un faible nombre de cultures, limiter l’expansion des terres agricoles qui grignotent les forêts, éviter la surpêche,…). Autre impératif: réduire le gaspillage alimentaire et les pertes lors du processus de production et favoriser un recyclage accru des déchets humains, animaux et végétaux, ainsi que des améliorations des technologies agricoles et de la gestion terre.
Cette conférence présente ces tendances et défis et montre qu’une combinaison de toutes ces mesures sera absolument nécessaire pour atténuer l’augmentation prévue des pressions environnementales et rester dans les limites des ressources de la planète.
À propos de Wim de Vries
Le professeur Ir Wim de Vries est chercheur à l’Université de Wageningen et est actif dans le domaine de la chimie des sols, en particulier l’acidification des sols, le cycle des nutriments, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution par les métaux lourds.
Il est professeur au groupe d’analyse des systèmes environnementaux de l’université de Wageningen où il occupe la chaire « Modélisation intégrée de l’impact sur les nutriments ». Ses recherches sont actuellement organisées autour des impacts de l’utilisation élevée de nutriments (notamment l’azote et le phosphore) dans l’agriculture sur la qualité des sols et de l’eau, les émissions de gaz à effet de serre, la productivité et la diversité des espèces végétales des écosystèmes terrestres, ainsi que les limites des intrants / charges critiques connexes.