À l’occasion du 2e Symposium international sur l’agroécologie, le Directeur général de la FAO a prononcé un discours dans lequel il affirme que l’agroécologie peut contribuer à relever les grands défis actuels auquel la production alimentaire mondiale doit faire face.
Le 2e Symposium international sur l’agroécologie, intitulé «l’agroécologie au service des ODD (Objectifs de Développement Durable) – passer à l’échelle supérieure» s’est tenu à Rome du 3 au 5 avril 2018. L’évènement, initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rassemblé près de 700 participants. Parmi eux, des décideurs politiques et responsables gouvernementaux, des spécialistes de l’agroécologie et des représentants de la société civile, des membres du monde universitaire et de la recherche ou encore du secteur privé. Tous se sont réunis dans l’optique de partager et de discuter des politiques et des actions à mettre en place pour encourager l’agroécologie et ainsi atteindre les objectifs de développement durable.
Nécessité d’un changement en profondeur
Selon le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, le système alimentaire actuel n’est pas durable, et cela pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, il nécessite une trop grande quantité d’intrants et consomme trop de ressources. Ce sont les sols, les forêts, la qualité de l’air et la biodiversité qui en subissent les conséquences et se dégradent chaque jour un peu plus.
Ensuite, nous produisons aujourd’hui bien plus de denrées alimentaires que ce dont nous avons réellement besoin. Malgré le train effréné de la production, la faim dans le monde n’a pas pu être enrayée. De plus, nous faisons face à une épidémie d’obésité, qui menace la santé de la population.
José Graziano da Silva souligne donc l’importance de changer la manière dont nous produisons et consommons les aliments. Il insiste sur l’urgence de se tourner vers des systèmes alimentaires durables, à même d’offrir une alimentation saine et équilibrée tout en préservant l’environnement.
D’après lui, cette transformation peut s’opérer grâce à la contribution de l’agroécologie.
L’agroécologie pour construire des systèmes alimentaires durables
Selon la FAO, «il existe un large consensus sur le fait que l’agroécologie peut contribuer à atteindre un large éventail d’objectifs politiques, environnementaux et de sécurité alimentaire, alliant des objectifs liés à la durabilité à la réduction de la pauvreté rurale». Dans son discours, José Graziano da Silva appelle à consolider et à développer l’agroécologie. Cette approche à la fois écologique et sociale des systèmes agricoles participe à rendre les fermes plus résilientes, particulièrement dans les pays en voie de développement davantage touchés par la faim. Elle promeut l’économie locale et sauvegarde les ressources et la biodiversité. Sa contribution pourrait permettre aux écosystèmes de mieux s’adapter et d’atténuer les chocs climatiques.
Cet appel du Directeur général de la FAO s’adresse particulièrement aux décideurs politiques partout dans le monde, dont le soutien est indispensable à cette transformation.
Car comme se plaît à le rappeler Pierre Rhabi, fondateur du Mouvement Colibris, « l’agroécologie (en tant que pratique agricole) va plus loin. En plus de techniques comme le compostage, la recherche de complémentarité entre les espèces, la culture sur buttes…, elle va chercher à intégrer dans sa pratique l’ensemble des paramètres de gestion écologique de l’espace cultivé, comme l’économie et la meilleure utilisation de l’eau, la lutte contre l’érosion, les haies, le reboisement… » L’agroécologie en tant que mouvement (dans l’acception qu’en donne Pierre Rabhi et Terre & Humanisme par exemple) se rapproche donc beaucoup de l’esprit de la permaculture, sans pour autant avoir développé le même corpus de pratiques comme le zoning ou les secteurs. Ils partagent en revanche les mêmes idées d’écosystèmes résilients, appuyés sur une vision holistique et sur l’utilisation intelligente et mesurée des ressources locales, pour le plus grand bénéfice des êtres humains qui y vivent.
Ce film retrace l’itinéraire d’un « sage », du désert algérien à son expertise internationale en sécurité alimentaire. L’histoire d’un homme et de sa capacité hors du commun à penser et à agir en fédérant ce que l’humanité a de meilleur pour préserver notre planète des souffrances qu’elle subit. « Pierre Rabhi, Au nom de la Terre » raconte le cheminement d’une vie et la conception d’une pensée qui met l’Humanité face à l’enjeu de sa propre destinée.
Reconnu expert international pour la lutte contre la désertification, Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Depuis 1981, il transmet son savoir-faire en Afrique en cherchant à redonner leur autonomie alimentaire aux plus démunis et à sauvegarder leur patrimoine nourricier.
Auteur, philosophe et conférencier, il appelle à « l’insurrection des consciences » pour fédérer ce que l’humanité a de meilleur et cesser de faire de notre planète-paradis un enfer de souffrances et de destructions. Devant l’échec de la condition générale de l’humanité et les dommages considérables infligés à la Nature, il nous invite à sortir du mythe de la croissance indéfinie, à réaliser l’importance vitale de notre terre nourricière et à inaugurer une nouvelle éthique de vie vers une « sobriété heureuse ».
Découvrez des techniques agroécologiques comme la permaculture.